7 erreurs fréquentes dans les démarches de réorientation professionnelle

De nombreux clients viennent me consulter pour y voir plus clair dans leur questionnement sur leur avenir professionnel : est-ce que je reste dans l’entreprise ? Est-ce que j’en pars ? Pour aller où ? Une erreur que je rencontre souvent est qu’il faut vite trouver une solution à ce questionnement. Or, dans la démarche de réorientation professionnelle, aller vite n’équivaut pas à réussir. Que du contraire… Afin, de vous aider à ne pas foncer tête baissée dans la mauvaise direction, voici quelques erreurs souvent commises lors de la recherche d’un nouveau travail.

1.     Chercher à se réorienter lorsque l’énergie manque

De nombreux clients viennent me voir épuisé mais désireux d’entamer une démarche pour se réorienter. Cependant deux constats s’imposent… D’abord, un changement demande nécessairement de l’énergie. Or, comment utiliser une énergie que nous n’avons déjà plus ? Au mieux, épuisés, nous retrouverons un nouveau travail pour nous effondrer quelques mois plus tard… Est-ce qu’il vous parait envisageable de rouler 1000 km en voiture sans s’arrêter pour faire le plein ? Deuxièmement, lorsque nous sommes fatigués, nous avons tendance à prendre plus de décisions irréfléchies, parfois peu intéressantes pour nous. Ainsi, se réorienter sous l’effet de la fatigue c’est risquer d’accepter le premier travail même si ce dernier ne nous plait pas. Que ce soit en s’effondrant ou en trouvant un travail peu adapté à nos besoins, nous pourrions en arriver à la conclusion que de toutes façons, aucun métier ne nous convient.

2.     Choisir un nouveau travail par fuite

Avant d’entamer une démarche d’orientation professionnelle, posez-vous cette question : est-ce que je choisis d’accepter un contrat pour fuir ma situation professionnelle actuelle ou est-ce que le contrat m’attire de lui-même ? Les théories de la motivation décrivent ainsi ces deux types de motivation. La première est une motivation d’évitement. Je souhaite éviter quelque chose. Cette motivation ne dure pas. Une fois que l’élan de la fuite est tombé (par exemple, une fois que vous vous sentez suffisamment sorti de votre situation professionnelle), la motivation diminue également. Ainsi, si vous vous lancez dans un nouveau projet pour fuir quelque chose, il est possible que vous arriviez au milieu de votre lancée et que pouf… plus de motivation pour avancer. En outre, quand vous fuyez peu importe la destination, du moment que vous vous éloignez de l’endroit où vous êtes. L’envie de travailler risque donc d’en être fortement diminuée. A l’inverse la motivation d’approche… demeure car plus vous vous rapprochez de votre destination, plus la motivation grandit et vous donne l’énergie pour continuer d’avancer.

3.     Considérer qu’il n’existe qu’une seule possibilité vers laquelle se réorienter

Bien souvent nous nous définissons par notre profession et nous imaginons qu’à moins d’entamer de nombreuses formations, il est impossible de faire autre chose. Une technique de négociation consiste à avoir plusieurs options. Imaginez que vous n’avez qu’une seule solution. Elle vous paraîtra vitale à atteindre. Imaginez maintenant que l’attrait de cette solution diminue (horaire peu attractif, tâches ingrates à réaliser…). Si c’est votre unique solution, vous serez tenté de l’accepter par défaut et vous vous sentirez coincé par ce choix. A l’inverse, si vous explorez plusieurs solutions et que la première choisie ne vous convient plus, ce n’est pas grave… Il vous en reste plein d’autres. Alors arrêtez-vous un instant pour explorer l’ensemble des routes que vous pouvez prendre avant de sauter sur le chemin le plus visible.

4.     Penser que le Travail est égal à la Vie

 Bien que je sois psychologue du travail, j’aime dire : « il n’y a pas que le travail dans votre vie ». Il y a bien plus à découvrir… Sinon comment expliquez-vous que des personnes à la retraite trouvent encore un épanouissement ? Penser à une réorientation professionnelle, c’est aussi penser à ce que vous souhaitez construire dans votre vie ? Qu’est-ce que vous voulez avec votre famille, vos amis, votre travail, pour vous ? Et comment le travail peut venir soutenir ce que vous désirez ? Ainsi, imaginez que vous soyez quelqu’un de sociable… Vous pourriez vous dire, il me faut un travail où je vois beaucoup de monde. Et peut-être est-ce vrai. Toutefois, si vous optez pour un travail plus isolé, rien ne vous empêche de construire dans votre vie des moments où vous serez en contact avec du monde. Bien souvent, j’entends des clients me dire que s’ils changent de travail, ils seront heureux. Toutefois, soyons honnête un instant… Si vous rentrez chez vous avec le cœur lourd car vous savez que vous allez retrouver une maison vide ou des conflits, le fait de changer de travail ne modifiera pas miraculeusement cette situation. En outre, si vous prenez l’habitude de vous critiquer, il me paraitrait surprenant que vous arrêtiez de vous rabaisser simplement parce que vous avez choisi un autre travail.

5.     Penser que le travail doit absolument rendre heureux

C’est faux. Savez-vous que nous sommes différents ? Si certains trouvent un épanouissement dans leur travail, ce n’est pas le cas de tout le monde. Certains préféreront passer du temps avec leurs amis, avec leurs enfants, en couple, en famille, d’autres souhaiteront continuer à découvrir le monde alors que d’autres encore seront content de faire du sport, de manger sainement, de prier… L’important dans la recherche d’un travail est donc de réfléchir à ce qui vous fait du bien. Si c’est le travail, tant mieux mais si ça ne l’est pas, votre travail n’est peut-être qu’un moyen pour arriver à développer des domaines importants pour vous. Ainsi, si vous souhaitez passer du temps avec vos enfants, préférez un travail dont les horaires permettront que vous soyez disponible…

6.     Vouloir se réorienter sans ressentir d’émotions

L’inconnu fait peur… Plus que le connu… C’est une réalité à laquelle toute personne qui souhaite se réorienter fait face. La tentation est grande alors d’abandonner… Il est donc normal de douter. Normal d’imaginer le pire… Enfin, c’est normal, tant que ce qui va se passer reste inconnu. Pour affronter votre peur, renseignez-vous au maximum. Allez chercher des informations. Plus vous explorerez votre environnement et plus il vous apparaîtra clair. Et comme les ombres sont plus effrayantes dans la nuit qu’en plein jour, la crainte diminuera suffisamment pour vous aider à avancer. En outre, même si nous avons de bonnes raisons de nous réorienter, lorsque nous changeons de travail, nous disons au revoir… Au revoir à des relations, à un statut social, à une image, à l’adhésion de nos proches, à une sécurité, à des habitudes, à une identité… Bien souvent, nous nous retrouvons bloqués dans les démarches d’orientation professionnelle car nous ne savons pas dire au revoir à une partie de notre ancien travail.

7.     Trop écouter son entourage (les commentaires négatifs)

Lors d’une réorientation professionnelle, l’entourage peut être soutenant, à l’écoute, encourageant. Toutefois, il peut aussi être décourageant, exprimer de la peur, un doute ; pointer les raisons pour lesquelles il ne faut pas changer… Il est alors tentant de les écouter et d’abandonner. Dites-vous bien que vos besoins ne sont pas les mêmes que ceux de vos proches. Que si certains trouvent que vous avez décroché le job de rêve, ce n’est pas obligé d’être votre avis ; que le changement faisant peur, il est probable que votre changement de travail fait peur à vos proches et qu’ils expriment cette crainte ; ou encore qu’en changeant de profession vous allez à l’encontre de ce qu’il conviendrait de faire dans votre famille.

Aout 2023
Magali Jemine
Sens et Company

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